Depuis le début d’année 2024, on assiste à une recrudescence des infections à parvovirus B19.
Qu’est-ce que le parvovirus B19 ?
C’est un virus particulièrement résistant, conservant son pouvoir infectieux de façon prolongée quand il se trouve dans le milieu extérieur.
La maladie qu’il provoque se caractérise par une éruption cutanée = mégalérythème épidémique ou érythème infectieux aussi connue sous le nom de 5ème maladie infantile.
Le parvovirus B19 altère, entre autres, les cellules précurseurs de la moëlle osseuse qui vont donner naissance aux globules rouges du sang. Le parvovirus B19 peut compromettre le bon renouvellement des globules rouges.
Comment se transmet le parvovirus B19 ?
Par voie respiratoire, la durée d’incubation de la maladie est d’une à deux semaines environ.
La personne infectée dissémine le virus dans l’environnement (air ambiant, surfaces inertes) par l’intermédiaire des gouttelettes produites au cours de la respiration. Les personnes s’infectent à leur tour en inhalant ces gouttelettes ou en portant à leur bouche les mains qui ont touché des surfaces contaminées.
Le virus est donc particulièrement contagieux et circule en permanence dans la population humaine.
Il provoque régulièrement des épidémies, le plus souvent en fin d’hiver ou début de printemps, au sein des crèches, des écoles ou dans les familles.
Quels sont les symptômes de la 5ème maladie ?
Un quart des personnes infectées par le parvovirus B19 sont asymptomatiques, ce qui signifie qu’elles ne présentent pas ou peu de signes cliniques de maladie.
- Symptômes chez l’enfant
Cette infection cutanée touche principalement les enfants de 4 à 10 ans.
Quand elle est présente, la maladie sous sa forme bénigne se caractérise par une fièvre et des signes respiratoires évoquant un rhume, suivis par une éruption cutanée qui typiquement touche les deux joues, comme si le malade avait reçu une « paire de gifles ».
Cette éruption touche aussi d’autres parties du corps de façon symétrique, en particulier le tronc, les bras et les jambes. Elle dure plusieurs jours, parfois semaines, puis régresse spontanément.
- Symptômes chez l’adulte
Chez l’adulte on peut observer des douleurs et parfois des gonflements articulaires qui peuvent durer plusieurs semaines et disparaissent spontanément.
- Les formes graves
Chez les enfants ou adultes atteints de maladies constitutives des globules rouges (drépanocytose, thalassémies, etc.), l’atteinte précoce des cellules précurseurs de la moëlle osseuse par le virus va conduire à l’apparition brutale ou l’aggravation d’une anémie avec toutes les complications qui lui sont associées : fatigue, essoufflement, troubles cardiaques, vertiges…
Chez les sujets immunodéprimés, l’absence de contrôle immunitaire de l’infection virale conduit à une anémie chronique due à l’absence de renouvellement des globules rouges.
Chez la femme enceinte primo-infectée à parvovirus B19, le virus traverse la barrière placentaire et infecte le fœtus. Selon le stade de la grossesse, cette infection peut provoquer un avortement spontané (dans les 1ères semaines de grossesse) ou une anémie majeure avec insuffisance cardiaque congestive.
Diagnostic de la maladie
Le virus étant très abondant dans le sang pendant la phase d’incubation, il est, en théorie, facile de détecter son ADN et de le quantifier par une méthode de PCR. Mais, cet examen est peu pratiqué parce que les signes cliniques sont absents ou peu spécifiques et que la maladie qui surviendra possiblement ensuite sera bénigne dans la majorité des cas.
La technique de référence (ELISA) consiste à détecter les anticorps IgM et IgG dans le sang suite à la réaction immunitaire vis-à-vis du parvovirus B19. La détection des IgM diagnostique le caractère récent de l’infection. La détection des IgG est un peu plus tardive et traduit l’apparition d’une immunité protectrice.
Traitement
Il n’existe ni vaccin ni médicament antiviral susceptible de prévenir ou de traiter spécifiquement l’infection à parvovirus B19. La prévention est donc le principal moyen de se protéger.
Quand la maladie est déclarée, le traitement est symptomatique et consiste à donner des antalgiques et des antipyrétiques en fonction des signes cliniques dans les formes bénignes qui constituent l’immense majorité des cas.
Quand une anémie grave survient chez des patients atteints de maladies des globules rouges, il faut transfuser des culots globulaires jusqu’à normalisation de la numération sanguine. Quand il s’agit d’une anémie chronique chez une personne immunodéprimée, il faut y ajouter des immunoglobulines polyvalentes pour bloquer l’infection virale chronique.